Hymne et suite pataphysique

Claude Frascadore,
Jeudi 26 Clinamen 123
St Escargot, sybarite
fête suprême quarte
(17 Avril 1996 vulgaire)

Luminescence, Incandescentes, Incandescents, Chandeliers d’argent et de plomb, Héliacadèmes, Lumistrolls profanes, autres Lumières et Réverbères, permettez-moi de vous présenter ici en quelques mots l’hymne pataphysique..

La première partie de l’hymne, nommée vu les circonstances “Tumultuor Brontorchestral”, constituera le prélude à l’hymne lui-même. Laissez-moi ici vous en faire une description succincte…

Le Tumultuor Brontorchestral consiste en une pièce, dont j’ai apporté une esquisse sur laquelle les curieux pourront à loisir assener un coup d’oeil, pour 64,958 instruments.

Le mouvement en est marqué “Molto largo, quasi allegretto, con dolore, ma per piacere, non troppo”. La mesure en est définie à 0.7/4 et le mouvement métronomique en est de 3 noires à la minute (= 3).

Entièrement écrit à l’aide de pauses et de soupirs en rythmes alternés, les dynamiques en varient de l’octuple piano à l’octuple forte. Des “sforzandi” de demi-soupirs viennent à l’occasion renforcer l’effet dramatique créé par le chœur de muets. Dès la première mesure, un point d’orgue posé sur le premier silence nous fait pénétrer dans l’atmosphère tourmentée du Tumultuor. Inutile de préciser que la création de cette pièce, qui doit d’ailleurs être exécutée sommairement sur la place publique, exigera de la part des interprètes une intensité toute particulière. Le chef devra tout spécialement veiller à la netteté de l’articulation et à la précision des attaques.

Les nombreux renvois et codas doivent se faire sans confusion et l’on veillera à ne pas négliger le “da capo” final dont la présence justifie à elle seule la pérennité de l’œuvre…

Suivant le Tumultuor viendra l’hymne à proprement dit, qui, comme nous le savons, consiste en un final sur un accord irrésolu qui n’en finit pas de finir, pour finalement s’achever sans se résoudre. Le texte de l’hymne pourra consister en la répétition obstinée de l’antépénultième du mot “fin”. Si l’antépénultième fait problème, la seconde syllabe du mot fera aussi bien l’affaire.

A tout hasard, je n’en ai pas apporté la partition pour ceux et celles qui ne voudraient pas la voir.

En troisième et dernier lieu, viendra un ensemble de pièces d’avant-garde, constituées comme une suite, que nous pourrions nommer “La Semaine Prochaine”. Nous aurions donc la “Suite La Semaine Prochaine”. Celle-ci, entièrement écrite sur des portées de chats, devra être jouée de midi à quatorze heures.

Dois-je ajouter que les partitions devront être déposées sur un lutrin d’enfer, et dirigées à l’aide d’une baguette de pain par un chef lieu de canton.

Merci de votre très aimable tension.